Vercors : Le Col de la Machine
Le Col de la Machine, mais pourquoi ce nom ? Jusqu'à la Révolution, les chartreux sont les exploitants de la Forêt de Lente et ont besoin de bois pour alimenter leurs forges. Afin de descendre les grumes de la Forêt de Lente et en l'absence de chemins fiables, ils installent au col une machine (un treuil) pour descendre cette matière première.
Le ravin du Riou Blanc avec ses pentes instables et les Rochers des Fècles
A l'extrémité des Rochers des Fècles, sur le Chemin des Chartreux, le Tunnel des Moines dont l'accès est interdit. Lors de la construction de la route de Combe Laval en 1893, ce tunnel n'est pas repris en raison d'éboulements. A partir du Riou Blanc, le chemin a disparu également lors des travaux, enseveli lors du terrassement de la route. Comme annoncé dans l'article sur la Route de Combe Laval, ce chemin et ce tunnel ne sont plus identifiés comme construits par les chartreux. Suite aux recherches de Michel Wullschlegger et de Raymond Holyst, "il s'agit de la route impériale qui a pour but d'approvisionner les forges de la Compagnie Ling, installée depuis 1804, en charbon de bois. Les Eaux et Forêts y voient l'opportunité d'acheminer les grumes de bois de la forêt de Lente vers l'Isère et les ports de Marseille et de Toulon, ce qui, jusque-là, était pratiquement impossible faute de l'existence de cheminements. Une adjudication est faite au profit de la Compagnie Ling et l'autorisation est donnée par décret de Napoléon 1er, d'où le qualificatif "impériale" affecté à cette route"1.
Vu du Tunnel des Moines, la D76 serpente le long des Rochers des Fècles.
Au fond de la reculée de Combe Laval, la résurgence du Cholet
Les Rochers de Laval
A proximité du Col de la Machine
Tout en bas, le monastère orthodoxe de Saint-Antoine le Grand
A la sortie du tunnel, des formations géologiques ruiniformes avec un pinacle tenant en équilibre précaire
L'arrivée au Col de la Machine à 1011 m et sur le talus, une belle surprise printanière nous attend avec des Gentianes acaule.
Sur l'autre versant, un tout autre paysage, un doux relief avec une prairie pour nous accueillir à l'orée de l'immense Forêt de Lente.
Documentation :
1 Royans d'hier et d'aujourd'hui, La route forestière impériale de Combe Laval, la route oubliée
Michel Wullschleger, Éleveurs et forestiers en Vercors occidental aux XVIIIe et XIXe siècles, Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d’ethnologie, 1991 p. 43-82
https://www.les-amis-de-leoncel.com/les-cahiers/
Date de dernière mise à jour : 05/06/2023
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