Mont-Dauphin (Hautes-Alpes)
La construction de Mont-Dauphin, fait suite à une commande de Louis XIV à Vauban pour renforcer la frontière avec le duché de Savoie. En 1692, le duc de Savoie, Victor-Amédée II s'allie avec les protestants de France dans la Ligue d'Ausbourg. Le duc de Savoie s'empare de Guillestre, Gap, Embrun. Le risque est, aussi, une possible jonction avec les insurgés protestants des Cévennes.
Vauban choisit le plateau des Milleaures (aure = vent), également appelé "Bouchet Saint-Antoine", pour sa situation stratégique à la confluence du Guil et de la Durance. Les travaux commencent en 1693. Le travail se révèle rapidement pénible du fait de la dureté de la roche. Les soldats réquisitionnés tombent malades. Afin de construire rapidement l'ouvrage, certains matériaux de proximité, comme les galets ronds du Guil sont employés, mais ils ne conviennent pas à la solidité des murs. Des pans de murs s'éboulent dès 1697.
Le site est nommé Mont-Dauphin en l'honneur du fils de Louis XIV. En 1793, Mont-Dauphin devient Mont-Lion jusqu'à la fin du Premier Empire.
Au Traité d'Utrecht de 1713, alors que le duché de Savoie est occupé par la France. La France cède la Savoie et le Piémont en échange de l'Ubaye, la frontière se situe à la ligne du partage des eaux, éloignant ainsi la place forte de Mont-Dauphin de la frontière. Puis rapidement se pose la question de l'évolution des techniques de guerre et de l'armement comme l'artillerie, la place forte va être réaménagée au XIXème siècle et remaniée suite à l'abandon sous la Révolution et le Second Empire.
Durant les deux guerres mondiales, suivant l'évolution des phases des conflits, Mont-Dauphin sert pour loger des soldats, des réfugiés, des prisonniers. En 1940, un avion italien touche l'arsenal, provoquant la destructution des toitures.
En arrière plan, la menace toujours présente venant de l'Est prête à s'abattre... l'orage.
La rue Catinat où passe le GR653D, un des chemins de Compostelle venant de Turin par le col du Montgenèvre. Il correspond à la Voie Domitienne, dont le tracé date d'avant la naissance de Jésus Christ. Le chemin suit ensuite les hauteurs de la rive droite de la vallée de la Durance jusqu'à Embrun.
L'église Saint-Louis, dont le transept et la nef inachevés servent de carrière pendant des décennies. En 1873, les murs commencent à être rasés.
Le Guil, le plateau de la Chalp et au premier plan, la main de Titan.
Une place forte dominant la vallée de la Durance, la vue vers l'amont, en direction de l'Argentière-la-Bessée
La vue vers l'aval en direction d'Embrun, la confluence du Guil et de la Durance.
Une compagnie des "Sentinelles des Alpes" veillent sur la place forte, les marmottes. Malheureusement, elles sont réellement menacées par le réchauffement climatique et les activités de loisirs.
Depuis 2008, la place forte de Mont-Dauphin est classée au Patrimoine mondiale de l'UNESCO au titre des fortifications de Vauban. Aux Monuments Historiques, l'ensemble est classé. l'église est classée partiellement. La mesure banale de grains en pierre se situant rue Carinat est inscrite.
Documentation :
Mont-Dauphin, A et O Golaz, 1981
Catherine Parinet, La Durance et sa vallée, Ed. Ouest-France, p. 112 - 113
http://www.montdauphin-vauban.fr/fr
https://docplayer.fr/40030551-Place-forte-de-mont-dauphin.html
Date de dernière mise à jour : 16/06/2023
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